Skip to Content

La fast fashion et ses alternatives

Ce que vous pourriez gagner en utilisant des données climatiques pour mieux gérer vos risques futurs

Temps de lecture : 8 minutes

Ecrit par : Manoëlle Dousson


Le changement climatique n’est plus une menace lointaine : il redessine déjà nos environnements, nos économies et nos modes de vie. Vagues de chaleur records, sécheresses persistantes, inondations destructrices : autant de signaux qui interrogent les entreprises sur leur capacité à s’adapter. Bonne nouvelle : si la météo est imprévisible, le climat, lui, se projette. Grâce aux données scientifiques, il est possible d’anticiper les risques et d’intégrer ces scénarios dans les décisions stratégiques. 

La question n’est donc plus « si » le climat changera, mais « comment » s’y préparer dès aujourd’hui.

 a view of the earth from space


A quoi ressemblera le climat du monde de demain ?

 

Pouvoir prédire le climat du futur

Vagues de chaleur intenses, précipitations extrêmes ou feux de forêt plus fréquents, le climat du futur est déjà en train de bousculer les repères des entreprises. Mais à quoi ressemblera-t-il exactement ? Peut-on le prévoir ?


Une trajectoire climatique, c'est possible à prédire

La réponse courte à cette question est oui. La réponse plus longue dit que la météo représente des évènements à court terme (généralement trois jours maximum) alors que le climat représente une tendance sur au moins trente ans. Ainsi, si on émet des hypothèses sur l’évolution de données économiques, démographiques et politiques on peut être capable d’estimer l’évolution des gaz à effet de serre dans l’atmosphère et élaborer une trajectoire climatique. Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) propose ainsi une série de scénarios — appelés SSP (Shared Socioeconomic Pathways.


Ce que sait... et ce qu'on ne sait pas

Tous ces scénarios montrent avec (presque) certitude que les événements extrêmes vont gagner en intensité et en fréquence, les écarts régionaux vont se creuser (le sud de la France deviendra plus aride tandis que le nord sera plus humide), les ressources en eau seront sous pression et le coût économique du dérèglement climatique va fortement augmenter. En revanche, ce qui reste incertain est le rythme précis des bouleversements, la rapidité des réponses politiques et sociales et la résilience des infrastructures et des chaînes de valeur face aux chocs répétés.


Illustration des étapes de génération des projections climatiques (source : article détaillant le fonctionnement et l'utilisation des SSP, Carbone4)

 

Comment les scientifiques peuvent vous aider

 

Les données climatique sont une aide, pas une boule de cristal

Les SSP ne sont pas des boules de cristal. En revanche vous pouvez les utiliser pour obtenir une réponse plus précise à vos questionnements sur l’évolution d’une donnée météorologique qui impactera votre entreprise.


Appréhender la complexité du sujet

Le premier obstacle que vous rencontrerez est le nouveau vocabulaire. La littérature est sans cesse mise à jour et de nouveaux acronymes sont créés. Ils se réfèrent souvent aux différents scénarios (SSP 1 à 5) ou aux modèles utilisés (nom des modèles globaux et régionaux). Quel que soit la complexité du sujet, il faut garder à l'esprit que l’idéal est de pouvoir utiliser l’ensemble des résultats des scénarios afin d’anticiper les conséquences de plusieurs futurs possibles. La force des données climatiques est dans son ensemble robuste.

 Frise du climat : évolution des températures moyennes par année depuis le 19ème siècle

Où trouver les données pertinentes

Rendez-vous ensuite sur le site de Drias Climat et Drias Eau pour en apprendre plus sur les données existantes, les télécharger et apprendre à les manipuler.

Les TPE/PME – l’impact pourrait être fort…


Les TPE/PME seront les premiers impactés par le changement climatique

Si les grands groupes disposent souvent de départements RSE ou de cellules de veille climat, les TPE/PME sont en première ligne face aux effets du changement climatique. Leur petite taille et leurs marges limitées les rendent particulièrement vulnérables.


Exemple des piscicultures

Prenons le cas des piscicultures françaises : l’augmentation de la température de l’eau influe directement sur la croissance et la survie des poissons. Un été marqué par une canicule peut provoquer une surmortalité, altérer la qualité de l’eau et réduire la productivité de plusieurs années. Le manque d’eau lié aux sécheresses accentue ce risque. Or, ces entreprises disposent rarement d’outils sophistiqués de prévision et leurs capacités d’adaptation financière sont limitées.


Clés pour anticiper 
  • Cartographier ses vulnérabilités : identifier les sites, infrastructures, fournisseurs et clients les plus exposés.
  • S’appuyer sur les projections climatiques : utiliser les données issues de Drias Climat, du GIEC ou d’acteurs spécialisés pour anticiper précisément les risques auxquels l’entreprise sera confrontée localement. 
  • Intégrer le climat dans les décisions courantes : ajuster les investissements ou les choix opérationnels à la lumière des scénarios climatiques, même à petite échelle.
  • Mutualiser et coopérer : rejoindre des groupements, coopératives ou chambres professionnelles pour augmenter sa résilience.
  • Former et sensibiliser les équipes : même dans une petite structure, les collaborateurs doivent savoir reconnaître et anticiper les risques liés à leur activité.


… et les grandes entreprises ne seront pas épargnées


Les grands groupes : s'ils s'effondrent, ils provoqueront un impact majeur

Les grands groupes disposent certes de ressources financières et techniques supérieures, mais leur exposition est systémique : un choc climatique peut affecter toute leur chaîne de valeur, de leurs fournisseurs à leurs clients.


Exemple d’EDF

Les centrales nucléaires gérées par EDF dépendent du refroidissement par les fleuves.  Or ceux-ci vont beaucoup changer : débit d'eau réduit ou fortement variable, température de l'eau plus élevée. En parallèle, les barrages hydroélectriques pâtissent déjà de sécheresses prolongées, réduisant la production électrique en période de forte demande estivale. Anticiper ces risques nécessite d’intégrer les données issues de projections climatiques afin de mieux calibrer les infrastructures de demain et rendre celles d'aujourd'hui plus résilientes.


Exemple des assurances

Le secteur assurantiel est également en première ligne : la multiplication des catastrophes naturelles entraîne une explosion du coût des indemnisations. En France, le coût annuel moyen des sinistres climatiques déjà est passé de 1,5 milliard d’euros dans les années 1980 à plus de 6 milliards aujourd’hui, et pourrait augmenter de 93% entre 2020 et 20250 par rapport à 1989-2019 (source : France Assureurs). Cela remet en cause la soutenabilité du système assurantiel tel qu’il existe aujourd’hui.


Clés pour anticiper 
  • Exploiter les projections climatiques à grande échelle : intégrer systématiquement les données de scénarios (SSP, modèles régionaux) pour prendre des décisions stratégiques incluant les risques de long terme et investir dans des projets résilients.
  • Réaliser des stress tests climatiques : tester en simulation la robustesse des actifs et projets face à différents futurs possibles.
  • Diversifier et flexibiliser la chaîne de valeur : éviter une dépendance excessive à un territoire ou fournisseur exposé aux risques climatiques.
  • Former les décideurs et les managers : les équipes financières, achats, logistiques ou techniques doivent savoir interpréter les données climatiques et en tirer des décisions opérationnelles.
  • Développer des partenariats de recherche : travailler avec des instituts scientifiques, collectivités ou startups spécialisées pour affiner les modèles d’impact et co-construire des solutions.



En conclusion


Le changement climatique n’est pas un horizon lointain : il est déjà là, et ses effets vont s’intensifier dans les prochaines décennies. Les TPE/PME comme les multinationales doivent intégrer dès maintenant la donnée climatique dans leur stratégie.


L’anticipation est moins coûteuse et plus efficace que la gestion dans l’urgence. Les outils existent, encore faut-il les mobiliser et les traduire en décisions opérationnelles.


Qu’il s’agisse de petites actions locales (installer un bassin de rétention, adapter une chaîne logistique) ou de grandes transformations (réorienter un modèle économique), chaque pas compte.


Penser climat, c’est sécuriser son avenir.


Pour aller + loin

Label Positive Company® : Engagez votre entreprise dans une démarche RSE authentique

Obtenez un label RSE reconnu par les donneurs d'ordres publics et privés pour valoriser vos engagements sociaux et environnementaux.


Make an appointment Test your CSR level

L’intelligence artificielle face au défi climatique : innovation ou menace écologique ?