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Ecrit par Manoëlle Dousson
Vous avez défini une stratégie RSE ambitieuse, vous avez mis en place des actions, peut-être même décroché un label ou publié un rapport extra-financier… mais les retours sont tièdes, ou silencieux. C’est peut-être moins un problème de fond qu’un problème de perception. Et la bonne nouvelle, c’est que ça se travaille.
Chez Positive Company, on constate souvent un décalage entre les efforts RSE réellement fournis par une organisation et ce que ses parties prenantes - partenaires, clients, fournisseurs, collaborateurs, voire même les actionnaires - en perçoivent.
Comment mesure-t-on la perception des parties prenantes sur sa stratégies RSE ?
Méthodes qualitatives | Méthodes quantitatives |
| NPS (via les questionnaires avec l'échelle de Likert réalisés par Positive Company): nombre de réponses "tout à fait d'accord" et "d'accord" / nombre de réponses |
La RSE ne se décrète pas, elle se partage
Partagez, communiquez et vivez votre stratégie RSE
La RSE repose sur une promesse : être plus responsable dans ses pratiques. Mais cette promesse n’a de valeur que si elle est crédible et partagée. Une perception négative ou simplement floue peut rapidement entamer la confiance. Quand les parties prenantes ne comprennent pas ou ne voient pas vos actions, elles peuvent développer une forme de défiance silencieuse : elles vous regardent agir… mais sans suivre, comprendre.
Impliquez vos parties prenantes
Cela est d'autant plus visible pour les grandes entreprises : plus l'entreprise est grande, plus le partage de ses efforts RSE est difficile à réaliser. Alors, toutes les parties prenantes, internes comme externes, doivent se sentir impliquées. Un salarié qui ne comprend pas la démarche ne la relayera pas. Un fournisseur non associé ne l’intégrera pas. Un client qui n’y voit pas de bénéfice ne changera pas son comportement.
Communiquez, au bon endroit, au bon moment
L’adhésion n’est pas automatique. Si la cible peut être la bonne, l'endroit ne le sera peut-être pas, ou le moment inadéquat. Le message, aligné sur la stratégie, doit être adapté aux attentes ou contraintes des destinataires. Et pour cela, il faut de l’écoute, de l’ajustement, du test & learn... et une toolbox d'idées utiles.
Votre RSE n'existe que si vos parties prenantes la perçoivent
Faites que vos engagements se voient dans la vie réelle
Un des principaux écueils de la RSE réside dans le décalage entre les efforts réellement fournis et ce qui est perçu par les parties prenantes. Beaucoup d’initiatives restent sous les radars parce qu’elles ne sont pas perçues comme tangibles.
Or, la crédibilité d’une démarche repose sur des preuves concrètes et visibles :
- des changements opérationnels palpables (réduction des emballages, amélioration des conditions de travail, baisse des émissions…),
- des résultats mesurables et vérifiables,
- et des initiatives qui s’incarnent dans des produits, des services ou des interactions quotidiennes.
Autrement dit, les actions RSE doivent sortir de la confidentialité des comités internes pour s’inscrire dans l’expérience vécue des clients, des collaborateurs et des partenaires.
👉 Ainsi, Espace PHR a replanté 3070 arbres via son plan, pour chaque PHR Natio ou PHR Complément’R, Espace PHR s’engage à planter 10 arbres en régions : un gain environnemental tangible et un signal fort envoyé aux lecteurs.
Reliez votre RSE à votre territoire et vos collaborateurs
La RSE n’existe pas dans un vide, même si elle est communiquée : elle prend tout son sens dans le cadre tangible d'un territoire et d'un collectif humain. Un même engagement n’aura pas la même résonance selon qu’il s’applique à un quartier, une ville, une région ou une filière.
En parallèle, impliquer les collaborateurs dans cet ancrage collectif est essentiel. Valoriser les engagements personnels, encourager les initiatives locales et associer les salariés aux projets permet de transformer la RSE en levier de fierté et de cohésion interne.
👉 Evolvia, cabinet de conseil en transformation des organisations, illustre cette double logique en impliquant ses collaborateurs dans des actions locales et en créant des passerelles avec une école primaire locale sensibilisant les élèves à l'entreprenariat.
Prouver votre RSE pour créer la confiance avec vos parties prenantes
Mobiliser l’écosystème : associez fournisseurs, partenaires et clients à votre démarche
Une RSE crédible est une RSE partagée. Associer les fournisseurs, partenaires et prestataires permet de renforcer l’ancrage de vos engagements.
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Comexposium,
acteur mondial de l’organisation d’événements professionnels et grand public, a ainsi déployé une charte d'engagement adaptée à ses différentes catégories de parties prenantes.
- Evolvia a lancé son premier comité des parties prenantes, liant aspects sociaux, environnementaux et sociétaux, avec une discussion autour de leur stratégie RSE.
👉 Stratégie gagnante : passer d’une RSE « en interne » à une RSE en écosystème, où chaque acteur contribue et se reconnaît.
"Nous avons créé notre premier comité de parties prenantes. Ce qui nous a permis d'obtenir directement la perception de nos parties prenantes sur notre stratégie RSE. L'organisation a permis de récolter des informations qualitatives sur notre stratégie et ainsi mettre en œuvre notre plan d'amélioration continue."
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Repensez votre communication : racontez vos preuves, faites les savoir
Les actions RSE sont concrètes et réelles, mais beaucoup d’entreprises craignent d’être taxées de greenwashing et préfèrent rester discrètes.
Or, la communication n’est pas un luxe ni un vernis : c’est un levier stratégique de crédibilisation. Bien menée, elle permet :
- de rendre lisibles des actions parfois complexes,
- de traduire des engagements en preuves concrètes,
- d’adapter le message selon les publics (clients, collaborateurs, investisseurs, partenaires),
- et de montrer la cohérence entre la mission, la stratégie et les pratiques quotidiennes.
Cela peut se traduire notamment par la mise en avant des labels obtenus, exigeants et reconnus du secteur.
👉 Chez Comexposium, l’arrivée au sein de la Direction Communication et RSE Groupe d’un Responsable Communication et Engagement vise à structurer davantage le discours d’impact et à renforcer la mobilisation de ses parties prenantes.
L'astuce ultime : avoir une mission forte et claire
Au-delà des actions ponctuelles, ce qui fédère et donne de la lisibilité, c’est la raison d’être. Une mission claire agit comme un cap stratégique et symbolique.
Pourquoi est-il essentiel d’aller au-delà des actions RSE ponctuelles ?
« Les actions isolées peuvent avoir un impact, mais elles ne suffisent pas à donner une direction. Ce qui fédère et donne de la lisibilité, c’est la raison d’être. Une mission claire agit comme un cap stratégique et symbolique. Sans elle, les engagements risquent de paraître dispersés, opportunistes ou défensifs. »Concrètement, quel rôle joue la mission chez Quanta ?
« Notre mission est exposée explicitement : la sensibilisation du tout public à la richesse de l’Expression Artistique par ses activités de Compagnie de théâtre et Action Culturelle et propose une activité de Restauration comme support à l’accompagnement des personnes accueillies au sein de l’ESAT. Tous ceux qui s’impliquent avec nous connaissent nos motivations dès le début. Et donc notre vision RSE aussi. C’est ce fil rouge qui nous permet d’aligner nos projets, de faciliter la communication et d’inspirer nos collaborateurs. »![]()
En conclusion
Si vos parties prenantes ne perçoivent pas vos engagements RSE, cela ne signifie pas que vous n’agissez pas… mais que vous n’arrivez pas à le montrer.
La solution se joue sur trois horizons :
Court terme : mieux communiquer vos actions existantes.
Moyen terme : associer vos parties prenantes aux décisions et aux preuves.
Long terme : bâtir une mission claire et un ancrage durable.
Et surtout, ne craignez pas d’ouvrir la discussion. Dans bien des cas, vos partenaires seront ravis de coconstruire avec vous une RSE plus lisible, plus impactante et plus durable.
Cet article découle du Café des labellisés du 2 septembre 2025, merci à :



